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World of Madness

Ce monde de folie est-il le vôtre ?

Classes préparatoires : analyse et critique

Classes préparatoires : analyse et critique

Dès lors que vous montrez un peu d’intérêt et des résultats à la hauteur des basses exigences de l’éducation nationale en Terminale, le spectre de la prépa flotte autour de vous resserrant son étreinte au grès des flatteries et des conseils avisés des professeurs et de votre entourage. Charmé par tant d’éloges et d’engouement, vous en arrivez à l’unique conclusion qui s’impose : Seule la formation d’excellence des classes préparatoires saura magnifier votre suprême intelligence ! Pour couronner le tout, ils sont tous unanimes. Bien que le rythme sera soutenu, faire une prépa ne peut-être que bénéfique et garantie un avenir radieux. Alors, convaincu par ces œillères et enorgueillit par votre admission dans un prestigieux lycée, c’est avec enthousiasme que vous vous lancez dans vos études.

Au bout d’à peine trois semaines, ma vision était pourtant singulièrement différente. Dans cet essai je vais donc m’atteler à l’analyse et à la critique du cursus d’étude que représentent les classes préparatoires scientifiques tout en expliquant les raisons qui m'ont poussé à arrêter. J'espère faire de ces réflexions un document précieux pour l'orientation post-bac des élèves de terminale dans le sens où j'y adopte un point de vu rare dans le paysage des témoignages sur les classes préparatoires.

J'ai décidé d'organiser ma réflexion autour de quatre points pour lesquels j'estime qu'il existe une vraie fracture entre l'image que les classes préparatoires scientifiques renvoient et ce qu'il en est réellement : le savoir, le travail, la santé et la vie à l'intérieur.

Le savoir

Un savoir de surface

Dès les premiers jours l’objectif est clair : la classe préparatoire scientifique est une classe de préparation (et uniquement de préparation) aux concours des grandes écoles. Ainsi tous les cours, les devoirs et les efforts demandés se situent dans la perspective d’une admission dans un grand établissement. On prend alors rapidement conscience de l’ampleur de la tâche qui nous incombe : savoir vite et bien pour réussir.

Là est le premier point de divergence entre ma conception de l’acquisition du savoir et celle de la classe préparatoire. J’avais choisi de suivre ce cursus afin d’enrichir mes connaissances en Mathématiques, en Chimie et en Physique tout en gardant une ouverture d’esprit et une culture générale que j’estimais bénéfiques mais tout ce qu’on voulait de moi c’était que j’obtienne des résultats pour intégrer la meilleure école possible. Je souhaitais mieux appréhender le monde et on voulait que je m’y jette les yeux fermés.

En fouillant sur internet je suis parvenu à tomber sur l’un des rares témoignages qui va dans ce sens :

« Je discutais avec l’un de mes professeurs de mon investissement en prépa, en

tentant de lui expliquer que le concours n’était pas mon objectif principal et que

j’étais là pour diverses raisons. Je lui disais que la prépa était pour moi une

opportunité de me cultiver, de m’ouvrir au monde, qu’elle était une phase de

transition entre le lycée et la FAC. Le professeur me répondit, énervé, que je

n’avais rien à faire ici, et qu’il fallait que je retourne à l’université. Il ajouta que

j’étais en train de prendre la place d’un autre élève. Pour lui je parasitais le

système. »

Luc, 20 ans.

Bien qu’on ne puisse pas établir avec précision si le point de vue de ce professeur constitue celui d’une majorité ou d’une minorité, cela montre à quel point la seule finalité de la classe prépa est le concours.

En donnant comme unique dimension des études la réussite aux concours, la prépa ne fait que réduire le savoir à l’état de simple passerelle faite pour atteindre des objectifs professionnels (Travail, salaire, statut social… etc). Le travail en classe préparatoire consiste donc à ingérer d’innombrables connaissances, à rendre des dizaines et des dizaines de DM, à faire toujours plus de fiches de révisions et surtout à réviser, réviser et encore réviser. L’élève de prépa est un ogre insatiable qui avale à longueur de temps de la nourriture qu’il ne peut prendre le temps de digérer. En effet, il n’existe pas en prépa d’équilibre entre l’intensité des cours, le travail à fournir et le temps dont nous disposons. La seule assimilation de toutes les notions ne pouvant être possible dans ces conditions il en résulte alors un décalage entre l’apprentissage et la compréhension en elle-même. Le savoir ne reste donc qu’en surface.

Le "par coeur"

« J’ai parfaitement ressortit la démonstration du cours même si je ne l’ai pas tellement comprise ! » claironnent certains élèves à la sortie d’une interrogation de cours de Mathématiques, satisfaits d’avoir été efficaces à défaut d’être savants.

En effet, trop souvent le « par cœur » prend le pas sur la compréhension. Pas parce que l’élève est incapable de comprendre mais parce qu’il aurait besoin de plus de temps pour le faire. Est-ce une bonne méthode d’apprentissage ? Ce n’est pas mon avis. Je considère l’apprentissage comme indissociable de la compréhension ; il en est la composante principale. Le seul « par cœur » n’est pas un véritable apprentissage. Il n’est que de l’information pas du savoir. Par exemple, le travail hebdomadaire en Anglais consiste à mémoriser une centaine de mots par semaine. Des mots complètement déconnectés de leur contexte qu’un apprentissage par cœur ne garantie en rien une bonne utilisation. On pourrait tout aussi bien se balader avec un disque dur dans la tête, y écrire tout ce que nous avons à apprendre et le ressortir lors des interrogations, mais saurions nous plus savant pour autant ? Non, le véritable savoir est la compréhension. Mais évidemment cela demande de prendre un peu plus de temps.

Tout cela nous montre que la grande partie du savoir que nous acquérons en classe prépa est un savoir de surface. On apprend par cœur des définitions, des démonstrations, des expressions et on assimile au mieux la mécanique des exercices types des concours. Il ne s'agit pas d'une réelle et profonde assimilation des connaissances. A certains moments cela s’apparente plus à du bachotage qu’à une formation scientifique. Le savoir n'a alors pas d'autre utilité que de permettre l'accession à une grande école. En donnant au savoir un objectif unidimensionnel (celui d’être à tout prix meilleur que les autres aux concours) la prépa n’a fait que le restreindre.

L'apprentissage par l'erreur

« Vous êtes les élèves et moi le professeur donc par définition vous avez tort et moi raison. » Telle fut l’une des premières phrases prononcée par mon professeur de Mathématiques. En effet, le deuxième aspect de l’apprentissage en prépa est l’erreur. « C’est en se trompant qu’on apprend ! » exultent les professeurs.

Certes ce n’est pas contestable, on apprend plus de ses échecs que de ses réussites mais je ne trouve pas qu’être confronté de manière quasi-systématique à ses erreurs est stimulant et encore moins plus bénéfique qu’une autre forme d’apprentissage sur le long terme. Je pense qu’il est bien plus enrichissant et encourageant de laisser à l’élève le temps de trouver des solutions aux problèmes et d’approfondir les choses, plutôt que de le presser si bien qu’il n’a pas d’autres choix que d’accepter de faire face à ses erreurs.

De plus un autre problème de l'apprentissage par l'erreur en classe prépa est qu'il s'accompagne trop souvent d'une culpabilisation de l'élève. Même si les élèves parviennent à prendre du recul sur les commentaires, parfois acerbes, des professeurs et des colleurs il n'en ai pas moins vrai qu'en prépa, ne pas savoir est une grave maladie qu'il faut soigner au plus vite. Dans ma classe, un des effets collatéraux de cette culpabilisation était que le travail en groupe (sur un DM par exemple) s'apparentait bien plus à du recopiage de masse plutôt qu'à une réflexion de groupe organisée.

L'intelligence

Enfin, la classe préparatoire réduit la notion d'intelligence à une seule forme, celle qu'elle permet de développer, celle des élites. Même s'il s'agit là d'une image renvoyée par l'ensemble du système scolaire et de la société en France, je ne partage pas ce point de vue. Plutôt que de penser l'intelligence de manière hiérarchique je préfère croire en sa multiplicité et sa complexité qu'aucun critère de définition ne pourrait permettre de classer. Je ne crois pas qu'Albert Einstein fut plus intelligent que Charlie Chaplin ni que ces deux là furent d'une quelconque supériorité à vous ou moi. La prépa empêche l'apparition et l'expansion de savoirs et d'intelligences alternatifs et s'adonne minutieusement à l'uniformisation des esprits. Il ne s'agit pas là d'éradiquer l'enseignement des classes préparatoires mais de développer au moins tout autant d'autres formes d'intelligence.

Le travail

L'apologie du travail utile

L’importante charge de travail en classe préparatoire est majoritairement défendue par les élèves. En effet, plutôt que d’admettre l’effet abrutissant d’une masse de travail en constant renouvellement, ils préfèrent s’abriter derrière des poncifs tels que « dépasser ses limites », « se connaître soi-même » ou « ce n’est que deux ans dans une vie » comme s’il leur fallait justifier les efforts qui leurs étaient imposés.

Encore une fois, le problème vient du fait que la prépa a pour unique objectif que les élèves intègrent une grande école. Comme le savoir, le travail n’est réduit qu’à sa dimension purement utile. Il s’agit de travailler dans l’unique but d’être efficace. Comme dans notre société le travail occupe en prépa la place centrale, il est l'unique chemin vers la réussite. Dans un monde qui fait l’éloge du travail utile et rentable qu’est celui de l’entreprise il n’est pas étonnant que les étudiants trouvent normal que l'on considère les dimensions de la rentabilité et de l'efficacité comme prépondérantes. Pourtant ils sont dans le faux.

Ces composantes du travail sont uniquement liées à l'Avoir. C'est à dire que le travail est seulement considérer comme un moyen d'obtenir quelque chose. C'est exactement le principe du « Travailler plus pour gagner plus ». On travaille en prépa pour intégrer une bonne école, avoir un bon diplôme, avoir un bon métier, avoir un bon salaire. Puis une fois diplômé, on travaille pour s'acheter une nouvelle voiture, le dernier smartphone, une maison...etc

Il est vrai que ces dimensions du travail ont toujours été présentes mais elles tendent aujourd'hui dangereusement à écraser les autres qui sont pour moi tout autant importantes : celles qui relèvent de l'Être. En effet, je considère que l'innovation, le progrès et surtout l'épanouissement personnel sont autant de facettes du travail qui ne doivent pas disparaître. Comme la compréhension me semble être la composante principal du savoir, le travail doit être le moteur du progrès et de l'épanouissement personnel et non pas un simple outil du pouvoir de possession.

La santé

Ce point n'est malheureusement pas assez souvent abordé lorsque l'on parle des classes préparatoires et pourtant personne ne niera qu'il s'agit là d'une question primordiale Ce cursus d'étude est-il compatible avec une bonne santé mentale et physique ? Loin d'avoir la prétention d'être en mesure d'établir un diagnostic et ne pouvant soutenir le caractère systémique des problèmes de santé en classe prépa, je n'ai pas la réponse et ne peux faire que soulever la question. Une étude sur le sujet me semble cependant nécessaire afin que l'on soit fixé sur les risques pris par les élèves choisissant cette voie.

Mais, alors même que j'ai abandonné la prépa avant la fin du premier trimestre, j'ai pu observer des comportements inquiétants chez certains étudiants. Au bout d'à peine trois semaines de cours, certains carburaient déjà à 4 voire 5 cafés par jour. L'accumulation du stress et du manque de sommeil amenait déjà d'autres élèves à penser à l'utilisation de médicaments calmants ou au contraire excitants.

En ce sens, la classe préparatoire fait presque figure de sélection naturelle tant les élèves sont testés sur leur capacité à résister physiquement et mentalement et à rester efficace quelque soit les conditions. Un comble lorsque l'on sait que ces lycées revendiquent le fait d'être des lieux de savoir et d'épanouissement intellectuel.

La classe préparatoire, un monde à part...

Un isolement qui vous change

Il existe une autre caractéristique intrinsèque à la prépa : l’isolement. Je ne parle pas de celui avec la famille ou les amis car la plupart des élèves sont dans ce cas. Il y avait même dans ma classe deux garçons qui venaient d’Argentine et du Pérou. De plus si l’intensivité de ces études permet bien une chose c’est de se faire rapidement des amis. L’isolement dont je parle est celui avec notre monde, celui qui définissait la personne que nous étions. Le monde où l'on ne pensait pas qu’à apprendre le dernier cours ou à préparer la prochaine colle. Le monde où notre esprit restait ouvert en permanence. Le monde où l'on pouvait s’intéresser à l’actualité, à la philosophie et au sport sans avoir l'impression de perdre notre temps. Le monde dans lequel on pouvait lire un livre sans pour autant devoir l’étudier. Le monde dans lequel on pouvait apprendre sans redouter d’oublier. Le monde dans lequel on avait le loisir de s’évader, de choisir de ne penser à rien ou de penser à tout. Ce même monde qui m'a permit de m'arrêter un instant pour réfléchir sur ma situation et qui m'a fait aboutir à ces conclusions.

C'est là une vision très subjective de mes quelques semaines passées en classe prépa mais il est évident qu'il s'agit d'un cursus d'étude dans lequel vous ne pouvez vous épanouir dans autre chose que les matières proposées. D'abord parce que vous n'en avez pas le temps et ensuite parce que durant votre temps libre la dernière chose que vous avez envie de faire est de réfléchir ou de vous intéresser à autre chose. En ce sens, la classe prépa est un formidable instrument de la pensée unique. C'est une des principales raisons qui m'a fait abandonner la prépa parce que je considère qu'être intéressé par les sciences ne signifie pas être désintéressé de tout autre chose.

La compétition

Il existe un dernier aspect des classes prépa dont je vais parler : la compétition. De ce que j'ai pu voir, il n'existe pas de compétition au sein d'une même classe ou alors celle-ci est tout à fait saine et bénéfique pour les élèves. S'il y a bien une chose que l'on ne peut pas reprocher à ce cursus c'est qu'il constitue une formidable aventure humaine (bien que déconnectée de la réalité) et que l'ambiance entre les élèves est à l'entraide et à la rigolade. Cependant, l'esprit de compétition est bel et bien présent car, encore une fois, l'objectif d'une classe préparatoire est de faire de vous une bête à concours capable d'écraser n'importe qui pour intégrer une prestigieuse école. Je me souviens qu'une classe de mon lycée avait pour slogan « Be the best, fuck the rest », ce qui est particulièrement intéressant du fait que l'on peut traduire the rest à la fois par les autres et par le repos. Cela nous ramène aux deux grandes valeurs véhiculées par la prépa : la compétition et le travail efficace.

Conclusion

Tout cela m'amène à la conclusion que la classe préparatoire est bien loin d'être la voie royale de l'éducation qui fait la fierté de la France. En un sens, elle est même dangereuse en ce qu'elle véhicule des valeurs qui ne me semblent pas être celles qu'il faut véhiculer aujourd'hui pour faire avancer le monde dans le bon sens. Il est vrai qu'au vu des grands noms qui ont suivit ce cursus d'étude on ne peut remettre en question l'excellence de cette formation pour atteindre un bon statut social et financier voire les élites de la nation. Mais de quelle excellence s'agit-il ? Celle qui au nom d'un effort inhumain permet la supériorité des uns sur les autres ? Celle qui fonde chaque esprit dans le même moule, ralentissant ainsi l'évolution des mentalités ? N'y a t-il pas d'autres moyens de tirer profit de l'intelligence et de la diversité humaine ?

Je ne veux pas non plus diaboliser ce cursus d'étude. Il existe sans doute des personnes sorties de prépa épanouies, en bonne santé mentale et physique et aussi libres d'esprit qu'elles en étaient entrées mais je pense qu'elles ne constituent pas la majorité et je mets en garde contre la sacralisation de cette voie ainsi que contre une uniformisation des études post-bac sur ce modèle. Aussi je ne conseille pas de poursuivre ses études en classe préparatoire après le bac. Cependant, si après m'avoir lu jusqu'au bout, vous n'êtes pas rebuter par l'idée de le faire et que vous êtes très motivé par les perspectives d'avenir que ces études peuvent vous offrir alors c'est peut-être que la classe préparatoire scientifique est faite pour vous. Je vous souhaite alors beaucoup de courage et d'abnégation car c'est bien ça les seules qualités que requière cette voie.

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A
Je suis élève en première année de mpsi depuis maintenant 8 mois. Comme vous le précisez, les dose de savoir à ingérer est trop importante pour les 24h que compte une journée. On pourrais y vois un acte de stupidité de la part de l'éducation nationale : &quot;Quel est l’intérêt de donner des cours que l'on n'a pas le temps d'apprendre ?&quot;. Je pense que l'intérêt est ailleurs. Le concours veut sélectionner des élève sur la base de leur acquisition des connaissances (bien sur), mais aussi leur logique, leur capacité à exposer des faits tout en sachant qu'un petit 5% (chiffre théorique) aura acquis parfaitement le programme des deux années. Je suis d'accord avec vous sur ce point, l'apprentissage des sciences en université est plus intéressant car plus lent. Il faut donc considérer uniquement la prépa comme un moyen d'accéder à une école d'ingénieur. Et c'est en effet le cas. Sans objectif précis - et réalisable - un élève peut rapidement sombrer.<br /> Par rapport au travail, celui en prépa est extrêmement formateur à mes yeux. Comme vous avez sans doute pu le constater les élèves qui ne travaillent pas et on 17 à tous les DS n'existent plus. On apprends donc ici la valeur du travail, qui est tôt ou tard toujours récompensé. Le travail reste dans notre société une valeur sûre. De plus, ce travail n'est pas limité à la notion d'argent ou de simple réussite sociale. Personnellement, je suis rentré en prépa afin de pouvoir réaliser mon rêve, ma vocation : être officier de marine. Vous comprendrez bien qu'il est extrêmement réducteur de laisser entendre que l'on rentre en prépa par simple appât du gain.<br /> L'isolement causé par la prépa est une bulle que l'on éclate facilement. A l'aide des outils connectés aujourd'hui, je n'ai aucun mal à entretenir mes relations amicales, me mettre à jour tous les soirs pendant 20 minutes de l'actualité internationale et lire quelques articles de sport dont je suis passionné. J'ai depuis le début de l'année lu 5 livres traitant d'histoire (Austerlitz, la bataille des thermopyles, Dieu et nous seul pouvons), de sciences (Le théorème du perroquet) et de société (aimer en vérité). De plus, je me suis formé un groupe d'amis avec lequels nous débattons sur des sujets diverses comme la religion, la guerre, les problèmes de sociétés aussi bien que nos connaissances personnelles en sciences.<br /> Par contre, un point négatif que vous n'avez pas évoqué mais qui me semble important : la non-vie étudiante. Je passe souvent chez des amis en cursus universitaire, nous mangeons un plat de pâtes carbo, nous allons dans des bars nous amuser, se coucher à 6h du matin, etc. En prépa on prends la notion du temps. Il est précieux et on l'utilise avec parcimonie, ce qui peut nuire à un étudiant de 18 ans obligé ici de faire preuve d'une maturité inhabituelle.<br /> En conclusion, je dirais qu'il ne faut surtout pas considérer la prépa comme un accomplissement, une fin ou encore un changement vis à vis du lycée. C'est simplment un chemin difficile menant à une école. Et pour ne pas se perdre sur ce chemin, mieux vaut avoir un but concret.<br /> P.S.: votre article est néanmoins intéressant et travaillé et apporte une vision différente de celle que j'ai de la prépa, voici pourquoi je vous ai exposé la mienne.
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W
A good training is required to bring out the hidden talents inside you and as you mentioned here, schooling in a well established institution can ignite the intelligence of a student. Thanks for detailing the various areas that a student has to focus to harness the best inside him or here.
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G
Je rajouterais que pour moi l'objectif de la prépa est de conditionner un maximum des potentielles élites afin qu'elles rentrent dans le système capitaliste et politique détenus par une minorité. Les élèves qui vont directement du bac au diplome grande école en 5 ans rentrent dans la vie active avec un beau salaire/un poste qu'on ne peut refuser, sans avoir eu le temps de réfléchir plus globalement à l'état de la société et comment ils pourraient vraiment l'améliorer. Ils ne construisent pas leur propre vision du monde mais absorbent en parallèle des autres matières enseignées la vision du monde des anciens de leurs écoles : patrons des multinationales, dirigeants d'instances financières supranationales, traders ou simplement homme politique de droite comme de gauche.<br /> Bref c'est l'outil parfait pour le maintient en place de la dictature des élites, qui malheureusement se font utiliser par des gens encore plus haut placés (Goldman&amp;Sachs &amp; co) pour récupérer tous les bénéfices de cette économie qui devient folle.<br /> Vive la Fac, vive les Universités de Technologies!
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M
Oui, c'est le principal problème de la prépa et c'est pourquoi il est important d'éviter de sacraliser cette voie et de vouloir en faire la norme du système des études supérieures en France. Comme vous l'avez précisé, c'est de là que sont issue la plupart des &quot;élites&quot; du pays, le risque n'est donc pas nul.<br /> Je suis maintenant en Fac depuis quelques mois et, même si le niveau global est moins élevé du fait qu'il n'y a pas ou très peu de sélection à l'entrée, je ne trouve pas que l'enseignement y soit moins bon. De plus, la liberté qu'elle offre me permet à la fois de m'accomplir en tant qu'étudiant et en tant que citoyen.